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Commémoration de la journée africaine de la détention provisoire dans le cadre de la Covid -19

Commémoration de la journée africaine de la détention provisoire dans le cadre de la Covid -19

Nairobi, Kenya
25 avril 2020

Le réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme (NANHRI) est une organisation qui regroupe 46 institutions nationales des droits de l’homme en Afrique (INDH). Nous soutenons la création et le renforcement des INDH en Afrique afin qu’elles s’acquittent efficacement de leur mandat en matière de droits de l’homme, conformément aux principes de Paris.

Aujourd’hui, 25 avril 2020, le continent, sous l’égide du réseau des INDH africaines, commémore la Journée africaine de la détention provisoire. Les membres du Réseau des INDH africaines commémorent cette journée depuis l’adoption de la Déclaration de Yaoundé1 le 23 octobre 2015 lors de la 10ème Conférence biennale qui s’est tenue à Yaoundé, au Cameroun. La Déclaration a été précédée par l’adoption des Directives sur l’arrestation, la garde à vue et la détention provisoire, également connues sous le nom de Directives de Luanda, par la Commission des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine
en 2014.

Cette cinquième commémoration de la Journée africaine de la détention provisoire a lieu alors que le monde entier lutte pour contenir le nouveau virus Corona (Covid-19), une maladie hautement infectieuse apparue en décembre 2019.

Au 23 avril 2020, l’Afrique avait signalé 26 899 cas de Covid-19, dont 7 350 guérisons et 1 265 décès2.

Pour lutter contre la propagation de cette maladie hautement contagieuse, des mesures de restriction des mouvements ont été mises en place, la distanciation sociale et l’hygiène personnelle étant en tête de liste. Dans le cadre de cette distanciation sociale, les gouvernements ont instauré des couvre-feux, des états d’urgence et des bouclages. Les cas suspects de Covid-19 ont été isolés ou mis en quarantaine. Toutefois, les agents de sécurité ont abusé de cette mesure en battant et en torturant les personnes qui enfreignaient les mesures de restriction de la circulation, tandis que d’autres étaient traitées comme des suspects de cas de Covid-19, et donc mises en quarantaine de force.

Conformément à ces mesures, les visites des prisons et des zones de détention ont été suspendues afin d’éviter la propagation du virus dans ces établissements. Il ne s’agit toutefois pas d’une solution durable, car la plupart des prisons et des lieux de détention en Afrique restent surpeuplés.

L’engorgement est encore aggravé par les petits délinquants et les détenus en attente de jugement. En Afrique, il y a au moins 296 0983 personnes en détention provisoire. Certains d’entre eux sont détenus depuis des mois, voire des années, sans avoir été jugés, ou leurs affaires traînent devant les tribunaux. Certaines des personnes qui se trouvent dans cette situation sont des petits délinquants, alors que la plupart de ces établissements accueillent plus de trois fois leur capacité recommandée.