L’élargissement de l’espace civique, la promotion et la protection des défenseurs des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les femmes : Le rôle des institutions nationales des droits de l’homme
Au cours de la dernière décennie, les violations des droits de l’homme en Afrique, et même dans le monde entier, se sont multipliées. Les défenseurs des droits de l’homme se sont élevés contre cette situation en demandant aux États de rendre compte de leur obligation de promouvoir et de protéger les droits de l’homme. Dans ce contexte, les États et leurs agences ont révisé les constitutions et d’autres lois pour limiter le travail des défenseurs des droits de l’homme, ce qui a entraîné un rétrécissement de l’espace civique. Les défenseurs des droits de l’homme, en particulier les femmes, ont été harcelés, battus, arrêtés arbitrairement, torturés, incarcérés et ont même disparu par la force de manière mystérieuse, ce qui a été lié aux agences de l’État.
C’est sur cette prémisse que l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme (GANHRI) a convoqué la13e Conférence triennale à Marrakech, au Maroc, en octobre 2018, sous le thème :
« Élargir l’espace civique et promouvoir et protéger les défenseurs des droits de l’homme, en mettant l’accent sur les femmes : Le rôle des institutions nationales des droits de l’homme »
La conférence a abouti à l’adoption de la déclaration de Marrakech.
Pour soutenir la mise en œuvre de la déclaration, la NANHRI a mené une étude dans neuf pays d’Afrique afin de déterminer dans quelle mesure les défenseurs des droits de l’homme sont protégés par les cadres juridiques nationaux. Les pays concernés par l « étude sont le Kenya, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Maroc, le Liberia, le Niger, la République démocratique du Congo, la Tanzanie et le Zimbabwe. L’une des conclusions les plus frappantes est qu’il n’existe pas de cadre juridique consacré à la protection des défenseurs des droits de l’homme, sauf en Côte d’Ivoire. Le travail des INDH et d’autres acteurs en matière de protection des INDH est basé sur les dispositions constitutionnelles générales et sur des cadres régionaux et internationaux tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et la Déclaration universelle des droits de l’homme. La situation est la même dans plus de 90 % des pays d’Afrique, où aucun cadre juridique n’est consacré à la protection des défenseurs des droits de l’homme. Dans certains cas, la mise en place de lois sur les défenseurs des droits de l’homme a été retardée ou a pris beaucoup de temps avant d » être adoptée.
En plus de l’étude, la NANHRI a développé plusieurs outils pour guider les acteurs nationaux et régionaux dans la protection des défenseurs des droits de l’homme. Ces outils sont les suivants :
Des ateliers régionaux et nationaux et des formations sur l’utilisation des outils dans la promotion, la protection et la défense des droits des défenseurs des droits de l’homme. L’un des principaux résultats de ces initiatives est l’élaboration et l’adoption de plans d’action nationaux multipartites en vue de la mise en œuvre intégrale de la déclaration de Marrakech.